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Une utopie française

Série en cours.

 

Un an avant les événements de 1968, le gouvernement de Georges Pompidou commande un rapport à François Missoffe, alors Ministre de la Jeunesse et des Sports, afin de trouver une solution pérenne pour occuper les jeunes et leur donner un sentiment de communauté. Il en résulte une demande des communes en terme d'équipement pour accueillir les enfants pour les activités périscolaire et les activités du week-end souvent organisée alors par le foyer rural desdites communes.

Un concours d'architecture est alors lancé et 5 structures sont retenues – développées notamment par Jean Prouvé, co-architecte de l'AccorHotels Arena ou encore Gérard Grandval, archietcte des Choux de Créteil. Dans le cahier des charges il est stipulé que le bâtiment doit être préfabriqué afin d'en faciliter le montage et l'entretien, qu'il doit être fonctionnel et d'une surface de 150 mètres carrés. Les structures peuvent être commandées en préfecture par les mairies après vote en conseil municipal et sont disponibles au nombre de 1000, réparties dans toute la France métropolitaine et la Corse. Enfin, il est stipulé que la mise à disposition des kits de construction se fera gratuitement par le gouvernement à condition que les mairies s'engagent quant au terrassement des terrains d’accueil, à la mise en place d'une dalle en béton pour soutenir le bâtiment et enfin qu'elles supervisent la construction des clubs par les jeunes de la commune sans y prendre part pour autant.

Les 1000 Clubs sont livrés prévu pour un aménagement intérieur avec un coin veillées permettant l’installation de fauteuils ou chaises autour d'une cheminée, un coin « bar » et petite restauration et un coin jeux suffisamment grand pour contenir au moins un billard et un baby foot – tout l'équipement intérieur est à la charge de la municipalité. Il y aura au total 2346 structures 1000 Club construites entre 1968 et 1982.

 

Après la construction faite par les jeunes des communes, ce sont à ces mêmes jeunes et aux éducateurs ou bénévoles des foyers ruraux d'organiser des activités et d'entretenir les clubs. Ainsi établi, cet engagement avait pour but de responsabiliser les jeunes les plus âgés et les inviter à prendre soin et à s'investir auprès des générations futures.

Très rapidement, les différents foyers ruraux gérant les 1000 Clubs se sont rendu compte que leur implantation, le plus souvent dans de petites communes sans lycées, voir sans collège, posait un problème majeur : l'absence d'enfant. Seuls les primaires étaient dans les communes en semaine et pour eux, les activités s’orientaient plus autour du sport. Le week-end, les collégiens et lycéens de retour de leurs internats, étant plus occupés avec leurs obligations familiales et leurs devoirs, ne s'investissaient absolument pas dans la vie des 1000 Clubs.

Progressivement, ces salles à la base dédiées aux jeunes se trouvent réemployées pour accueillir des activités plus familiales telles que des cours de peinture, de tricot, ou des tournois de bridge. La demande croissante de salles polyvalentes pour l'organisation de repas – notamment pour le 3ᵉ âge –, l'organisation de réunions publiques ou la location d'espace pour les mariages obligea beaucoup de communes à restructurer leurs 1000 Club délaissé des jeunes pour en faire une salle publique multigénérationnelle. Ainsi, dans l'édition de mars 1978 du journal municipal de la ville de Ballancourt-sur-Essonne on trouve une photo du 1000 Club légendée « club du 3ᵉ âge, rue varache ».

 

Si l'opération 1000 Club a rencontré un incontestable succès théorique, le bilan plus mitigé de sa fonction pratique a contraint beaucoup de communes à raser leur 1000 Club, ces derniers ne correspondant plus aux normes ni aux besoins actuels. D'autres sont en attente de réhabilitation. Enfin, il y a ceux qui continuent toujours à être exploités pour diverses activités.

 

Ce qui suit est le portrait d'une utopie française.

Marçon | © RAPHAËL FIRON

Beaulieu-sous-la-Roche | © RAPHAËL FIRON

Mourioux-Vieilleville | © RAPHAËL FIRON

Saint-Hilaire-lez-Cambrai [ © RAPHAËL FIRON

Pouxeux | © RAPHAËL FIRON

Bitche | © RAPHAËL FIRON

Saint-Hilaire | © RAPHAËL FIRON

Contz-les-Bains | © RAPHAËL FIRON

Gérardmer | © RAPHAËL FIRON

Lorry-lès-Metz | © RAPHAËL FIRON

Rocamadour | © RAPHAËL FIRON

Delme | © RAPHAËL FIRON